Nombreux sont celles et ceux qui choisissent de se lancer dans l’aventure entrepreneurial après un reconversion. L’une des étapes est le choix du statut juridique. Allez, voici un tour d’horizon des choix possibles, leurs avantages, ainsi que leurs inconvénients.
Les principaux statuts juridiques
1. Le statut d’auto-entrepreneur (micro-entrepreneur)
Commençons par le statut d’auto-entrepreneur, souvent considéré comme la porte d’entrée idéale pour démarrer une activité en douceur. Son principal atout ? La simplicité administrative. Vous pouvez créer votre entreprise en quelques clics sur internet et bénéficier d’une gestion allégée.
De plus, les charges sociales sont calculées sur votre chiffre d’affaires réel, ce qui peut représenter une économie non négligeable lors des premiers mois d’activité. Et cerise sur le gâteau, vous êtes dispensé de payer la TVA en dessous d’un certain seuil de chiffre d’affaires.
Cependant, ce statut comporte également quelques inconvénients à prendre en compte. Tout d’abord, votre chiffre d’affaires annuel est plafonné (77 700 € pour les services, 188 700 € pour le commerce). Si vous envisagez une croissance rapide, ces limites pourraient vite devenir contraignantes.
De plus, en tant qu’auto-entrepreneur, vous êtes soumis à une responsabilité illimitée. Cela signifie que votre patrimoine personnel peut être saisi en cas de dettes professionnelles. Un risque à ne pas négliger, surtout si vous avez des biens immobiliers ou un patrimoine conséquent.
Enfin, vous ne pouvez pas déduire vos charges réelles de votre chiffre d’affaires, ce qui peut s’avérer pénalisant si vos dépenses professionnelles sont élevées.
2. L’entreprise individuelle (EI)
L’entreprise individuelle (EI) est une autre option intéressante pour démarrer en solo. Comme pour le statut d’auto-entrepreneur, les démarches administratives sont simplifiées et vous n’avez pas besoin de capital minimum pour vous lancer.
Cependant, tout comme l’auto-entrepreneur, vous êtes soumis à une responsabilité illimitée. Vos biens personnels sont exposés aux risques de l’entreprise, ce qui peut être source d’inquiétude pour certains.
De plus, les bénéfices de votre entreprise seront directement imposés sur votre revenu personnel, ce qui peut s’avérer moins avantageux fiscalement que d’autres statuts.
3. L’EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée)
Si la protection de votre patrimoine personnel est une priorité, l’EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée) pourrait être la solution idéale. Comme son nom l’indique, votre responsabilité est limitée au montant du capital que vous avez apporté à l’entreprise.
Un autre avantage non négligeable de l’EURL est la possibilité de déduire les charges réelles de votre entreprise, ce qui peut vous permettre d’optimiser votre situation fiscale.
De plus, si votre activité se développe et que vous souhaitez vous associer avec d’autres personnes, l’EURL peut facilement être transformée en SARL (Société à Responsabilité Limitée).
Cependant, les formalités de création d’une EURL sont plus complexes que pour un statut d’auto-entrepreneur ou d’entreprise individuelle. Vous devrez rédiger des statuts et publier une annonce légale, ce qui engendre des coûts supplémentaires.
De même, la gestion d’une EURL est plus contraignante, avec l’obligation de tenir une comptabilité complète et de respecter des déclarations fiscales spécifiques.
4. La SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle)
Enfin, la SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle) est une option intéressante si vous envisagez de faire entrer des investisseurs dans votre entreprise ou de vous développer rapidement.
Comme l’EURL, la SASU vous offre une responsabilité limitée au montant de vos apports. Mais elle se distingue par une grande souplesse dans la rédaction de ses statuts et la gestion de l’entreprise.
Cependant, les formalités de création et de gestion d’une SASU sont plus lourdes et coûteuses que pour les autres statuts. De plus, le régime social du dirigeant d’une SASU est assimilé à celui d’un salarié, ce qui implique souvent des cotisations sociales plus élevées.
Comment choisir le bon statut ?
Maintenant que nous avons passé en revue les principales options, comment faire pour choisir le statut juridique le plus adapté à votre situation ? Voici quelques critères à prendre en compte :
La nature de votre activité
Certaines activités sont mieux adaptées à un statut qu’à un autre. Par exemple, les professions libérales (avocat, architecte, consultant, etc.) optent souvent pour le statut d’auto-entrepreneur pour sa simplicité administrative.
Vos prévisions de chiffre d’affaires
Si vous anticipez un chiffre d’affaires élevé dès les premiers mois, le statut d’auto-entrepreneur peut rapidement devenir limitant en raison des plafonds imposés. Dans ce cas, l’EURL ou la SASU pourraient être des alternatives plus adaptées.
La protection de votre patrimoine personnel
Si la protection de votre patrimoine personnel est une priorité, des statuts comme l’EURL ou la SASU, qui offrent une responsabilité limitée, sont plus recommandés que l’auto-entrepreneur ou l’entreprise individuelle.
Vos perspectives de croissance et d’embauche
Si vous envisagez de développer rapidement votre entreprise, d’embaucher du personnel ou de vous associer avec d’autres personnes, un statut évolutif comme la SASU peut être plus avantageux sur le long terme.
Les étapes pratiques pour créer son entreprise
Une fois que vous avez déterminé le statut juridique le plus adapté à votre situation, il est temps de passer à l’action ! Voici les principales étapes à suivre :
1. Réaliser une étude de marché approfondie
Avant de vous lancer, il est essentiel de valider la viabilité de votre projet d’entreprise. Une étude de marché vous permettra d’analyser la concurrence, d’identifier votre cible de clients et d’estimer votre potentiel de chiffre d’affaires.
2. Consulter un expert
Bien que vous puissiez trouver de nombreuses informations en ligne, il est toujours recommandé de consulter un expert-comptable ou un avocat spécialisé. Ils pourront vous guider dans le choix définitif de votre statut et vous accompagner dans les démarches administratives.
3. Déposer vos statuts et vous immatriculer
Les formalités de création varient selon le statut choisi. Pour un auto-entrepreneur, il suffit généralement de déclarer votre activité en ligne. Pour une SASU ou une EURL, vous devrez rédiger des statuts et les déposer au greffe du tribunal de commerce, ainsi que procéder à diverses publications légales.
Pour conclure
Le choix du statut juridique doit être fait en fonction de vos besoins, de la nature de votre activité et de vos objectifs à long terme. N’hésitez pas à utiliser les ressources disponibles, comme les chambres de commerce, les plateformes d’accompagnement ou les experts-comptables, pour vous guider dans ce processus. Rappelez-vous également que ce choix n’est pas irréversible et qu’il est possible d’évoluer vers un autre statut si votre situation change.
En vidéo : Création d’entreprise, les conseils de Pôle emploi.
Notes & références
- Chambres de commerce et d’industrie (CCI)
Elle proposent des conseils et des accompagnements personnalisés. Cf. rubrique « Création d’entreprises ». - Sites gouvernementaux
Notamment celui de l’INSEE pour les formalités administratives. - Réseaux d’entrepreneurs
Comme les pépinières d’entreprises ou les associations de créateurs.