En quoi consiste le métier d’ergonome ?
Nathalie : Je fais du conseil en ergonomie. L’objectif, c’est d’améliorer les conditions de travail et de vie des personnes, avec deux grands volets d’activité.
Je vais faire très schématiquement. Il y a une partie prévention des risques professionnels, qui permet d’intervenir au sein des entreprises de toutes tailles afin de réduire les impacts du travail sur la santé. Les points d’entrée, ça va être des douleurs physiques, des tensions entre les personnes, des presque accidents, des arrêts de travail… Et j’ai une autre partie de l’activité qui est beaucoup plus centrée sur la partie conception des espaces de travail et de vie, pour laquelle je collabore avec des architectes et des bureaux d’études.
L’objectif, c’est d’optimiser ces espaces, afin qu’ils soient les plus adaptés possible aux activités de travail ou de vie qui se déroulent dedans, et gagner en confort, en sécurité et également en efficacité.
En quoi consiste le métier d’ergonome ? La table et la chaise ergonomiques, comme tout le monde le sait… Non, en fait, c’est bien plus que ça. J’ai volontairement appuyé sur ces notions de l’ergonomie liées à la posture sur sa table et sa chaise, à son poste de travail. L’ergonomie est mal connue et elle reste très ancrée sur ces notions là. Mais en fait, nous intervenons dans tous types d’entreprises, dans les bureaux, les industries, le monde de la santé, les restaurants, les habitats inclusifs. Donc, ça touche les personnes en situation de handicap ou pas, tout le monde, ça peut vraiment toucher tout le monde. Le principe, c’est d’aller comprendre le travail dans ces modes d’organisation, de communication, ses exigences et contraintes, et de mettre en place une démarche participative de construction des solutions avec tous les acteurs de l’entreprise.
Qu’est-ce que vous aimez le plus dans votre métier ?
Nathalie : Les gens, je crois, les humains, les écouter, chercher à comprendre, à les aider. Voilà, que tout le monde aille mieux dans le meilleur des mondes. C’est très exagéré, mais quand même, ce qui m’anime, c’est ça.
Et le moins ?
Nathalie : D’écrire les rapports qu’il faut faire après, parce que j’ai un peu de mal à synthétiser, ça se voit, non? Voilà, c’est un peu l’idée.
Quelles sont les qualités requises pour exercer ce métier ?
Nathalie : Une bonne capacité d’écoute, de compréhension de l’autre et de son espace. Une bonne adaptabilité. Et surtout, être passionné.
Alors, il peut y avoir des écoles diverses avec diverses spécialités, on va dire. Il y en a à Bordeaux, à Toulouse, à Clermont-Ferrand, un peu partout maintenant. Et voilà, ça s’est bien développé. Et moi, j’ai fait ça avec le CNAM de Toulouse, puisque c’était un cours du soir. L’idéal est de commencer par une licence en lien avec le monde du travail, puis d’enchaîner sur un master spécialisé dans l’ergonomie.
Quel est le salaire d’un(e) ergonome ?
Alors le salaire, c’est plutôt très, très, très variable. On peut passer, en fait, selon les statuts, selon le démarrage de l’activité aussi. On peut démarrer par une création d’entreprise comme la mienne, où on ne paye pas. Et puis, on se paye un peu, et puis d’autres qui sont bien ancrés, qui vont arriver à 4.000 euros par mois, voire plus. Il y a des ergonomes aussi, qui sont dans des grosses boîtes, qui peuvent gagner très, très bien, là.
Quels conseils donneriez-vous aux personnes qui souhaitent exercer ce métier ?
Allez chercher le métier qui vous convient déjà, parce que ça, c’est super important. Ne pas avoir cette peur qu’on a tous, d’être indépendant. Ça a une grosse plus-value, puisqu’on peut diriger un petit peu son entreprise comme on le sent, comme on le veut, et donner du sens à ce qu’on fait.
Quel(s) autre(s) métier(s) auriez-vous pu choisir ?
Nathalie : Ergothérapeute ou kinésithérapeute par exemple. Un ergonome touche à tout, donc, en fonction de son domaine précis d’activité, il peut être amené à travailler dans le monde de la santé, du handicap, de l’informatique, ou même de l’architecture.